User:Diderot/French Third Republic

From Wikipedia, the free encyclopedia

This is a translation in progress[edit]

Strictly speaking, the Third Republic is the name given to the French political order from 1875 to 1940. However, it is often used to mean the period of French history following the fall of the Second Empire in 1870.

Despite its establishment by a majority Royalist and Bonapartist parliament, the Third Republic ultimately became the longest lived French political regime since the Revolution, lasting a full 65 years by the strictest definition. This accomplishment is all the more astounding considering the many political crises that shook it over its long life: the Dreyfus affair, the Legion d'Honeur decorations scandal, the Panama Canal scandal, the Boulanger scandal, the establishment of state secularism, the creation of the public school system and the fighting that followed it , among others.

Le Gouvernement de la Défense Nationale[edit]

Guerre franco-allemande, bataille de Mars-la-Tour

Au cours de la guerre de 1870 aboutissant à la défaite et à la capture de l'empereur Napoléon III à Sedan, le 2 septembre, les socialistes d'Auguste Blanqui tentèrent d'organiser une insurrection, mais l'opposition parlementaire, surtout républicaine, mené par Léon Gambetta parvint à mettre en place un gouvernement provisoire, dit de la Défense Nationale. Ils proclamèrent la république le 4 septembre, au palais de Tuileries.

La guerre n'était cependant pas achevée à Sedan. Le 9 octobre Gambetta quitta Paris en ballon pour tenter de réorganiser la défense à partir de la province. En effet, avec Paris assiégé à partir du 19 octobre, c'est toute la France qui était bloquée du fait de son organisation en étoile. Le 30 octobre, la capitulation précipitée de Bazaine et de l'armée de Metz (150 000 hommes) porta un grave coup à la France. Elle intervenait au moment où le gouvernement, parti s'établir à Tours, était parvenu à organiser une armée de la Loire. Les Prussiens, libérés de la pression de Bazaine, pouvaient alors concentrer leurs forces sur l'armée de la Loire, ce qui obligea le gouvernement à se replier sur Bordeaux. Le 18 janvier, l'unité allemande étant réalisée, les souverains allemands réunis au château de Versailles proclamèrent le roi Guillaume de Prusse empereur. Le 28 janvier, Paris capitula après 132 jours de siège. Le gouvernement négocia une trêve pour organiser des élections. Jules Favre puis Louis Adolphe Thiers menèrent les négociations de paix avec Bismarck qui exigea et obtint :

  • une indemnité de guerre importante (6 milliards de francs - réduits après négociation à 5 milliards)
  • l'Alsace et une partie de la Lorraine (Belfort, qui avait été défendu avec acharnement, sous le commandement du colonel Pierre Denfert-Rochereau, reste française)
  • un défilé des troupes allemandes sur les Champs-Élysées.

Opposé à la trêve, Gambetta démissionna.

Les élections du 8 février[edit]

Les élections qui eurent lieu le 8 février amenèrent une majorité monarchiste à l'assemblée. Le principal débat porta sur la reprise des hostilités ou la capitulation. Le court délai empêcha pratiquement toute campagne, sauf à Paris. Le scrutin par listes départementales favorisa les listes d'union. Les Français, lassés de la guerre ou inquiets de la voir se rapprocher de leur région, toujours méfiants vis-à-vis des troubles parisiens, préférèrent voter pour les tenants de la paix sans condition, c'est à dire les listes conservatrices dans lesquelles les notables figuraient en bonne place.

Toutefois l'Est occupé, la région Lyonnaise menacée, le Midi, les Alpes et bien sûr Paris renouvelèrent leur attachement à la République.

Les monarchistes triomphants furent pourtant incapables de rétablir immédiatement la royauté. La République ne les inquiétait plus : persuadés qu'une république ne durait jamais bien longtemps, ils étaient ravis de la voir assumer la défaite et rétablir l'autorité à Paris. Ils chargèrent Adolphe Thiers de ces tâches ingrates.

La Commune (18 mars - 28 mai 1871)[edit]

Ayant supporté l'essentiel du poids de la guerre, la ville de Paris admit mal les choix de Thiers qui déplaça l'Assemblée à Versailles, démobilisa les mobiles et gardes nationaux, privant de nombreux ouvriers de revenus, exigea le paiement des échéances, menaçant de ruine 50 000 petits commerçants, et abolit le moratoire sur les loyers.

La révolte éclata lorsque Thiers tenta de confisquer les canons de la Garde nationale (canons financés par les Parisiens) le 18 mars 1871. Le gouvernement rassembla une armée que les communards appellent versaillaise, composée en partie de prisonniers de guerre libérés par les Allemands à cet effet. Le 21 mai les Versaillais parviennent à entrer dans la ville. Commença la Semaine Sanglante, des combats de rue sans pitié, barricade par barricade, qui s'achevèrent par la défaite des insurgés au cimetière du Père Lachaise.

Pour certains historiens, les événements qui ont conduit à la Commune furent des provocations conscientes de Thiers qui souhaitait crever l'abcès parisien pour instaurer sur des bases solides un nouveau régime. De fait les milieux révolutionnaires parisiens sont brisés pour plus de dix ans par la répression.

Voir aussi l'article détaillé : Commune de Paris (1871)

Premiers temps de la IIIe République[edit]

Mise en place de la République[edit]

L'affaire du drapeau blanc[edit]

Dans l'attente d'une constitution, une Assemblée nationale fut élue le 8 février 1871, succédant au gouvernement de la Défense nationale. Elle comprenait 30 bonapartistes, 200 républicains et 400 monarchistes - eux-mêmes partagés entre 180 légitimistes et 220 orléanistes. Thiers fut élu « chef du pouvoir exécutif de la République française ». Chaque mention du terme « République » provoquait cependant le cri de « Provisoire ! ». Et les postes officiels étaient encore tenus par les bonapartistes.

Les monarchistes conservèrent Thiers au pouvoir le temps de solder les conséquences de la guerre tout en préparant le retour de leurs prétendants. Ils votèrent l'abrogation des lois d'exil.

Le 8 mai, un message du comte de Chambord - prétendant des légitimistes - laissait supposer qu'il renonçait au drapeau blanc (de la royauté) au profit du drapeau tricolore. Cependant le 3 juillet, Chambord refusait la visite du comte de Paris - prétendant orléaniste - ruinant les projets de fusions des deux partis. Dès le 7 juillet Chambord publiait un manifeste exprimant son attachement au drapeau blanc.

Texte du manifeste :
« La France m'appellera et je viendrai à elle tout entier avec mon dévouement, mon principe et mon drapeau. À l'occasion de ce drapeau, on a parlé de conditions que je ne dois pas subir. Je suis prêt à tout pour aider mon pays à se relever de ses ruines et à reprendre son rang dans le monde ; le seul sacrifice que je ne puisse lui faire, c'est celui de mon honneur.
Non, je ne laisserai pas arracher de mes mains l'étendard d'Henri IV, de François Ier et de Jeanne d'Arc. C'est avec lui que s'est faite l'unité nationale ; c'est avec lui que vos pères, conduits par les miens, ont conquis cette Alsace et cette Lorraine dont la fidélité sera la consolation de nos malheurs. Il a vaincu la barbarie de cette terre d'Afrique, témoin des premiers faits d'armes des princes de ma famille ; c'est lui qui vaincra la barbarie nouvelle dont le monde est menacé. Je le confierai sans crainte à la vaillance de notre armée ; il n'a jamais suivi, elle le sait, que le chemin de l'honneur.
Je l'ai reçu comme un dépôt sacré du vieux roi, mon aïeul, mourant en exil ; il a toujours été pour moi l'inséparable souvenir de la patrie absente ; il a flotté sur mon berceau, je veux qu'il ombrage ma tombe. Dans les plis glorieux de cet étendard sans tache, je vous apporterai l'ordre et la liberté. Français, Henri V ne peut abandonner le drapeau blanc d'Henri IV. »

Cette intransigeance qui brise toute possibilité d'une restauration royaliste désespère les orléanistes et une partie des légitimistes.

Vers la République[edit]

L'euphorie des monarchiste retombe vite : le 2 juillet 1871, lors des élections complémentaires les républicains emportèrent 99 des 114 sièges mis au vote.

Thiers, en fin politique, comprend que, s'il veut s'assurer un soutien le plus large, il doit dissimuler ses intentions. Le 31 août 1871, sur proposition de Rivet, le titre de Thiers fut précisé : Président de la République, c'est à dire qu'il cumule les fonctions de chef de l'État et de chef de l'éxécutif, même si l'Assemblée se garde les fonctions constitutives et rend le président responsable devant l'Assemblée.

L'Assemblée à cette date commençait à se constituer en groupes, de gauche à droite :

À l'extrême Gauche : Littré
À gauche : Union républicaine de Gambetta et les « quatre Jules » : Jules Favre, Jules Ferry, Jules Grévy et Jules Simon.
au Centre :
des républicains-conservateurs et conservateurs républicains, amis de Thiers (Auguste Casimir-Perier, Rémusat, Dufaure, Rivet, etc.)
la réunion Changarnier
le centre-droit : les royalistes n'acceptant pas le drapeau blanc
à droite : les « chevau-légers » – ils se réunissaient au Passage des chevau-légers – légitimistes dont le duc de Broglie, député en même temps qu'ambassadeur à Londres, le duc d'Audiffret-Pasquier, le duc Decazes.
à l'extrême droite : Catholique libéral : monseigneur Dupanloup.

Les progrès des partis de gauches inquiétèrent les conservateurs qui déléguèrent des représentants à Thiers pour lui exposer leur émotion devant la montée du radicalisme. Ce qui permit à Thiers de leur répondre : « Puisque vous êtes la majorité, que n'établissez-vous la monarchie ? » ; et de se fâcher avec la droite.

Cependant le 25 janvier 1872, le comte de Chambord publiait un nouveau manifeste pour le drapeau blanc. Les royalistes se rabattirent alors sur le duc d'Aumale comme possible président de la République. Et celui-ci lors d'un débat sur la loi militaire fit l'apologie des « trois couleurs ».

Le retour de Gambetta dans la vie politique favorise la progression des radicaux et oblige Thiers à ménager le centre, il prend clairement position pour une République conservarice contre un retour au régime monarchique. Après la mort de Napoléon III le 7 janvier 1873, les bonapartistes, pour préserver les chances du prince impérial s'allient aux royalistes. Thiers démissionne le 23 mai 1873 toujours persuadé que après lui le chaos, mais la droite avait déjà prévu un remplaçant en la personne de Mac-Mahon qui est élu par 390 voix le 24 mai.

Présidence Mac Mahon[edit]

Sous la présidence de Mac-Mahon, de tendance légitimiste, la tendance fut à l'ordre moral, fondé sur le respect des valeurs religieuses avec par exemple la publication du Pélerin, apparition du pélerinage de Lourdes, l'effacement de l'histoire de la Commune par l'édification de la basilique du Sacré-Cœur sur la butte Montmartre.

Mac Mahon, dont l'ambition politique semble se limiter au retour du roi n'assume que la fonction de chef de l'État et laisse la tâche de gouverner à Albert de Broglie, duc de Broglie - prononcer "Breuil" -, descendant d'une des plus puissantes familles aristocratique de France et vice-président du Conseil.

Le retour du roi semble imminent après une rencontre entre le comte de Chambord et le comte de Paris mais Chambord refuse toujours de renoncer au drapeau blanc et l'affaire de nouveau échoue. Le Comte de Chambord étant déjà âgé, les orléanistes attendent avec impatience sa disparition. Pourtant, on prépara des institutions qui seraient susceptibles de fonctionner et d'être modifiées en monarchie. Le duc de Broglie fit voter le 20 novembre la loi portant le mandat du président à sept ans pour prolonger la présidence de Mac Mahon mais sa majorité s'effrite et le 16 mai 1874 il est remplacé par Ernest Courtot de Cissey allié aux bonapartistes, victorieux lors des élections partielles.

La Troisième République fut définitivement instaurée le 30 janvier 1875 par l'adoption de l'amendement Wallon qui stipulait :

« Le président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages par le Sénat et la Chambre des Députés réunie en Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans ; il est rééligible. »

Ayant rempli son rôle, l'Assemblée se sépara le 31 décembre 1875.

La consolidation[edit]

Les tentatives de Mac-Mahon pour renforcer le pouvoir du président échouèrent. Après sa démission en 1879, son successeur Jules Grévy et les différents présidents du conseil instaurèrent dans les faits une république laïque, démocratique et parlementaire.

Par ailleurs, afin de former des citoyens attachés à la République et à la Patrie, Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique de 1879 à 1883, s'attachera à faire de l'école une institution républicaine, à travers une série de réformes dont les principales sont les suivantes:

  • Décrets du 29 mars 1880 excluant les congrégations religieuses (principalement les Jésuites) de l'enseignement.
  • Loi du 16 juin 1881 instaurant la gratuité de l'enseignement primaire
  • Loi du 28 mars 1882 rendant obligatoire "l'instruction primaire ... pour les enfants des deux sexes âgés de six ans révolus à treize ans révolus".

La crise boulangiste (1885-1889)[edit]

Appelé au gouvernement sur la suggestion de Clemenceau comme ministre de la Guerre, le général Georges Boulanger se fit remarquer par des réformes qui le rendirent populaire ainsi que par son discours belliqueux à l'encontre de l'Allemagne. Une crise diplomatique aiguë - l'affaire Schnæbelé - ayant failli mener à la guerre, le gouvernement tenta de se débarrasser du général devenu encombrant. En réaction, une coalition hétéroclite créa un mouvement autour du général populiste pendant les élections des années 1887 à 1889. La fuite en Belgique du général menacé de poursuites judiciaires - puis son suicide - mirent fin à cette crise.

Voir aussi l'article détaillé : Boulangisme

Le scandale des décorations[edit]

En octobre 1887, la presse mit à jour un trafic de décorations par le propre gendre du président de la république Jules Grévy. Ce scandale, relayé à droite par les boulangistes et à gauche par les ambitieux Jules Ferry et Georges Clemenceau, jeta définitivement l'opprobre sur la gouvernance d'alors. Ce fut cependant Sadi Carnot qui hérita de la présidence.

Voir aussi l'article détaillé : Scandale des décorations

Les attentats anarchistes[edit]

Le scandale de Panama[edit]

La construction du canal de Panama débuta en 1881 mais s'avéra plus coûteuse que prévu, jusqu'à devenir un gouffre financier. Finalement, et malgré l'ouverture d'une souscription publique, l'entrepreneur dut déposer le bilan, entraînant ainsi la ruine de plusieurs dizaines de milliers de souscripteurs.

Voir aussi l'article détaillé : Scandale de Panama

L'affaire Dreyfus (1894-1906)[edit]

La Troisième République a été secouée pendant plusieurs années par l'affaire Dreyfus, ou l'Affaire, un épisode politique majeur qui a divisé la France en profondeur. Elle porte le nom de son principal protagoniste, le capitaine Alfred Dreyfus, injustement accusé de haute trahison durant la guerre de 1870.

Les retentissements et les dissensions qui en résultèrent se sont développés sur des années, marquant durablement la société française et cristallisant la partition du pays en dreyfusards et antidreyfusards.

Voir aussi l'article détaillé : Affaire Dreyfus

L'anticléricalisme et la Séparation[edit]

La loi des associations[edit]

Le 1er juillet 1901, Pierre Waldeck-Rousseau alors président du Conseil fit voter une loi encadrant le statut des associations à but non lucratif.

Voir aussi l'article détaillé: association loi 1901

Le gouvernement Combes[edit]

Les élections de 1902 furent un triomphe pour le parti radical, et portèrent au pouvoir Emile Combes. Celui-ci s'allia avec les socialistes de Jaurès au travers du Bloc des gauches. Le gouvernement de Combes mena un farouche combat anticlérical, interprétant entre autre la loi de 1901 sur les associations dans le but de dissoudre toutes les congrégations non autorisées, et en refusant aux congrégations religieuses toute autorisation. Puis, en 1904, il interdit aux congrégations non autorisées d'enseigner, y compris dans les écoles publiques. Ainsi, près de 2 000 écoles furent fermées. Combes formula en 1905 un projet de loi proposant la séparation de l'Église et de l'État, mais tomba avant d'avoir pu la faire adopter, faute d'une majorité parlementaire suffisante. ( Loi du 9 décembre 1905 )

La séparation de l'Église et de l'État[edit]

La Première Guerre mondiale[edit]

Dans un contexte d'extrême tension politique en Europe, amplifiée en France par un sentiment revanchard exacerbé à l'encontre de l'ennemi allemand, la guerre éclata dans l'été 1914. La France était alors alliée notamment au Royaume-Uni et à la Russie. Sur le front ouest, les forces de la Triple Entente sont d'abord bousculées par la stratégie des Allemands, basée sur la rapidité et l'ampleur du mouvement. Mais grâce à un redressement de Joffre sur la Marne, elles tiennent bon et enrayent la progression adverse. De guerre de mouvement, le conflit se transforme alors en guerre de position, sur une ligne traversant le nord et l'est de l'Hexagone. La France s'enlise avec l'Europe dans une guerre totale où les industries, les économies et les mentalités sont orientées vers l'objectif de la victoire, ou tout du moins de la résistance.
Libérés par l'arrêt des combats sur le front oriental après la signature du traité de Brest-Litovsk, les Allemands lancèrent en vain cinq offensives majeures (de mars à juillet 1918) sur le front français pour forcer la victoire avant l'engagement massif des États-Unis nouvellement entrés en guerre. Mais les Alliés reprirent l'initiative le 18 juillet et firent reculer le front de près de 150 kilomètres, poussant les Allemands, épuisés, à accepter la signature de l'armistice le 11 novembre 1918.

La France sortit cependant elle aussi épuisée par ce conflit de 4 ans, qui se prolongea pour elle jusqu'en 1919 dans la guerre en Russie contre les bolcheviques. Les régions du nord et de l'est, les plus industrielles, ont été ravagées et leur appareil industriel détruit. Plus d'un million et demi d'hommes sont morts au front (10,5 % de la population active masculine), et trois millions et demi ont été blessés et mutilés.
Mais, contredisant les propos de Guillaume II, la république a tenu le choc de la guerre, contrairement aux empires.

Voir aussi l'article détaillé : Première Guerre mondiale

L'entre-deux-guerres[edit]

A la fin de la guerre la France est exsangue: 2 900 000 habitants de moins, 2 800 000 hommes blessés, 630 000 veuves et 750 000 orphelins. 20 000 usines et de nombreuses mines ont été détruites, la moitié du réseau routier est inutilisable. Un emprunt de guerre de 32 milliards de Francs-or doit être remboursé.

Le bloc national[edit]

Les élections de 1919, permirent à une coalition de centre droit de remporter près des trois quarts des sièges au parlement. Cette « chambre bleu horizon », comptait beaucoup d'anciens combattants. La majorité de droite exerça le pouvoir jusqu'en 1924. Elle a mené une politique nationaliste, anti-bolchevique, pro-cléricale et anti-syndicale. Escomptant les réparations de guerre de l'Allemagne, elle augmenta les dépenses publiques de façon importante. L'Allemagne refusant d'acquitter sa dette, Poincaré fût contraint d'augmenter l'impôt de 20% et occupa le bassin minier de la Ruhr en 1923. Cette occupation fût un échec, les mineurs allemand organisant une grève générale. Quatre gouvernements se succédèrent durant cette législature: Alexandre Millerand, Georges Leygues, Aristide Briand et Raymond Poincaré.

Le cartel des Gauches[edit]

En 1924, une coalition regroupant les républicains socialistes, la SFIO et les radicaux de gauches remporte les élections législatives. Elle ne possédait cependant pas une majorité suffisante pour former un gouvernement stable et ne parvient pas à résoudre la crise financière . En 1926, Raymond Poincaré forme un gouvernement d'union nationale et parvient à rétablir l'équilibre du budget.

Le 6 février 1934[edit]

A partir de 1931 la crise économique mondiale commence à atteindre la France. Parallèlement l'instabilité gouvernementale et de nombreux scandales politico-financiers entrainent le développement de l'antiparlementarisme et la monté en puissance de l'extrême-droite.

L'affaire Stavisky[edit]

En décembre 1933, le directeur du Crédit Municipal de Bayonne, Gustave Tissier, fut arrêté pour escroquerie et mise en circulation de faux bons de caisse, pour 235 millions de francs. On découvrit rapidement que Tissier n'était que l'exécutant du fondateur du Crédit Municipal, Serge Alexandre Stavisky, qui avait organisé cette escroquerie avec la complicité du député-maire de Bayonne, Dominique-Joseph Garat.

L'affaire fit éclater un scandale politique puisqu'il se révéla que Stavisky était déjà poursuivi par la justice, poursuites étouffées sur intervention de ministres ou de parlementaires corrompus ( Chute du gouvernement de Camille Chautemps ). Le scandale fut exploité par l'extrême droite et aboutit à une émeute le 6 février 1934 qui provoqua la chute du gouvernement d'Édouard Daladier.

Les ligues[edit]

Le 6 février 1934, des manifestants d'extrême droite tentèrent d'accéder à l'Assemblée nationale. On compta douze morts et des centaines de blessés. Un nouveau gouvernement fut formé par Gaston Doumergue. Il était composé de personnalités proches des ligues d'extrême droite: Pétain, Pierre Laval... Le 9 février, des manifestations du PCF, interdites par le nouveau gouvernement, firent également plusieurs morts. Le 12 février eut lieu la première manifestation unitaire de toutes les forces de gauche.

Le Front populaire[edit]

Le Front populaire fut une coalition des partis de la gauche (le PCF, la SFIO et le parti radical) qui gouverna la France de 1936 à 1938 et qui débuta par la présidence de Léon Blum. Malgré sa brièveté, cette période bouleversa les rapports sociaux du pays. Les accords de Matignon ont apporté notamment la semaine de 40 heures, les congés payés et les conventions collectives. Les différences de vues sur la guerre d'Espagne ont affaibli la coalition dès juin 1937.

Voir aussi l'article détaillé : Front populaire

Fin de la Troisième République[edit]

Le 10 juillet 1940, l'Assemblée nationale (réunion des députés et des sénateurs), siégeant dans la ville de Vichy vota, par 569 voix contre 80 et 17 abstentions (184 absents), un projet de loi constitutionnelle présenté par Pierre Laval. Au cours des débats, Vincent Badie fut empêché par les huissiers de présenter sa motion.


Article unique.

L'Assemblée nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République, sous l'autorité et la signature du maréchal Pétain, à l'effet de promulguer par un ou plusieurs actes une nouvelle constitution de l'État français. Cette constitution devra garantir les droits du travail, de la famille et de la patrie. Elle sera ratifiée par la Nation et appliquée par les Assemblées qu'elle aura créées.

La présente loi constitutionnelle, délibérée et adoptée par l'Assemblée nationale, sera exécutée comme loi de l'État.

Fait à Vichy, le 10 juillet 1940
Albert Lebrun

Par le président de la République,
Le maréchal de France, président du conseil,
Philippe Pétain.


Dès le lendemain, par les actes constitutionnels du 11 juillet, Pétain assumait les fonctions de chef de l'État français et dissolvait la République.

Guerres coloniales et politique extérieure[edit]

La France avait perdu l'essentiel de ses colonies lors de la guerre de Sept Ans (notamment l'Inde et le Québec). En 1802, Napoléon Ier avait vendu la Louisiane, la France n'avait dès lors plus de colonie. La conquête d'Alger en 1830 représentait un premier pas vers un renouveau de l'empire colonial français, mais la conquête coloniale fut surtout le fait de la Troisième République. Cette volonté mettant la France en concurrence avec l'Angleterre aida au rapprochement avec la Russie. Mais pendant cette période, l'ennemi fut toujours l'Allemagne, d'autant que cet empire devint également un concurrent dans l'expansion coloniale lorsqu'il commença à réclamer sa « place au soleil » après l'arrivée au pouvoir de Guillaume II et l'éviction de Bismarck.

Ferry-Tonkin[edit]

A partir de 1878, un large mouvement d'expansion impérialiste se développa, initié par l'Anglais Benjamin Disraeli. En France, cette politique fut défendue par Jules Ferry, qui profita de la bienveillance intéressée de Bismarck. Le chancelier allemand voyait dans cette ambition coloniale un palliatif pour l'honneur national français et une source de dépenses difficilement valorisables, propres à affaiblir la France face à une Allemagne forte. Ainsi la Tunisie endettée devint-elle un protectorat français par le traité du Bardo en 1881. L'expansion s'effectua aussi en Afrique noire à partir du Sénégal et du Congo. Par contre, l'Égypte passa aux Anglais malgré l'influence française due au percement du canal de Suez.
Soutenu par les militaires et les missionnaires mais contesté par les radicaux de Georges Clemenceau, Jules Ferry eut moins de facilités à obtenir les crédits nécessaires pour la colonisation de l'Indochine. Une défaite mineure au Tonkin le fit démissionner en 1885.

L'alliance russe[edit]

Promoteur de la Triple alliance et jouant habilement sur la rivalité franco-anglaise, le chancelier Bismarck avait façonné l'Europe à son idée. Il entra cependant en désaccord avec Guillaume II qui obtint sa démission en 1890. La Russie isolée envisagea alors l'alliance avec la France. Passant outre les offres allemandes, elle ratifia un accord militaire secret le 4 janvier 1894. La Russie s'assurait ainsi contre l'Autriche-Hongrie et la France contre l'Allemagne et l'Italie. Cette nouvelle donne installait déjà les bases de la Première guerre mondiale.

L'expédition de Madagascar[edit]

Faisant suite à l'accord franco-britannique du 5 août 1890, les Français envoyèrent en décembre 1894 21 000 hommes (dont 7 000 convoyeurs indigènes) dans une campagne de conquête de l'île de Madagascar. Les troupes expéditionnaires, dirigées par le général Duchesne, débarquèrent à Majunga en mars 1895. Le royaume Hova de Madagascar était potentiellement défendu par une armée de 35 000 hommes, mais ils n'opposèrent qu'une résistance sporadique, occasionnant à peine 20 morts du côté français. Cependant, d'importantes difficultés logistiques ralentirent l'expédition qui n'atteignit Tananarive, la capitale, que le 1er octobre. Mal acclimatés, 5 736 hommes des troupes expéditionnaires furent décimés par le paludisme et la fièvre typhoïde.

Voir aussi l'article détaillé : Expédition de Madagascar

La reculade de Fachoda[edit]

Les visées coloniales de la France et du Royaume-Uni sur le continent africain devaient inévitablement déboucher sur un conflit. La situation se présenta le 18 septembre 1898 dans la ville soudanaise de Fachoda. L'expédition française du capitaine Marchand, installée depuis trois mois, vit arriver l'armée de Lord Kitchener.
Paris reçut aussitôt un ultimatum de Londres lui intimant de faire se retirer la colonne Marchand. L'opinion publique française, au nationalisme exacerbé par l'affaire Dreyfus, appela à en découdre avec l'ennemi héréditaire, mais le rapport de force était trop inégal et la France, revancharde envers l'Allemagne, ne pouvait se permettre de défier le Royaume-Uni. Le 10 novembre, l'ordre fut donné à Marchand de se retirer et d'abandonner la vallée du Nil aux Anglais.

Les historiens considèrent généralement que cette affaire permit le rapprochement politique de la France et l'Angleterre, qui aboutit à l'Entente Cordiale le 8 avril 1904.

Voir aussi l'article détaillé : Fachoda

L'incident d'Agadir[edit]

Le 1er juillet 1911, l'empire allemand dépêcha une canonnière à Agadir pour signifier aux Français son désaccord concernant le traité d'Algésiras de 1906. L'Allemagne contestait les avantages de la France sur le Maroc et souhaitait une compensation.
Joseph Caillaux négocia une entente franco-allemande, conservant les avantages au Maroc mais concédant une partie du Congo au Cameroun allemand.
Cet accord mécontenta les opinions et Caillaux fut limogé et remplacé par Raymond Poincaré. Celui-ci se montra plus ferme vis-à-vis de l'Allemagne et resserra les liens avec la Russie et le Royaume-Uni.